Recherche et évolution des pratiques circassiennes
La discipline funambule est envisagée par Basinga comme un art collectif. Bien loin de l’image que l’on pourrait avoir de l’artiste seul sur son fil, sur qui tout le spectacle repose. L’œuvre de Basinga est le fruit d’une collaboration et d’une interdépendance entre les musiciens, la funambule et l’équipe technique. Les uns ont besoin des autres, se nourrissent, se complètent pour créer des spectacles à l’univers très singulier.
Cette volonté de collaboration transdisciplinaire s’étend au-delà des spectacles afin de faire bouger les lignes des pratiques circassiennes. Tatiana-Mosio Bongonga collabore avec de nombreux intervenants pour faire évoluer sa discipline mais aussi pour faire évoluer les pratiques des arts du cirque. Par exemple en y intégrant la préparation physique et mentale comme pour les sportifs de haut niveau, la préparation à la récupération physique post-partum pour éviter les accidents irréversibles, le soin porté à la nutrition ou l’initiation à l’écriture sur partition des enchaînements chorégraphiques via la méthode Benesh adaptée au cirque par Katrin Wolf.
Basinga travaille à faire évoluer l’art funambule et plus largement l’esprit du cirque par la recherche technique et les collaborations transdisciplinaires. Cette volonté de collaboration et de réalisation collective est profondément ancrée dans l’ADN de la compagnie.
Recherche & Développement technique et sécuritaire
Pour tracer des voies dans le ciel, il faut savoir créer ces chemins invisibles. Alors qu’un fil funambule semble simplement soutenu par le vent, défiant la gravité, il obéit de manière prosaïque aux lois de la physique et de la mécanique.
Ce fil tendu va devoir supporter des tonnes de pression, s’arrimer à des bâtiments anciens, des façades modernes, des rochers ou des arbres sans les abîmer. Il va parfois supporter des pentes jusqu’à 20% sans s’arracher de ses points d’ancrage. Il doit également être stable pour ne pas onduler ou entrer en résonance avec le vent ou les pas de l’artiste. Et pour finir, il doit supporter le poids de plusieurs personnes pour permettre un sauvetage en toute sécurité du funambule qui serait coincé dans sa déambulation.
Basinga contribue à faire évoluer et avancer la technique et la sécurité dans une discipline nouvelle, la highline. Nous collaborons à un groupe de réflexion sur ces métiers pour mutualiser les connaissances et les équipements. Nous collaborons aussi avec de grands groupes industriels pour concevoir de nouveaux matériaux ou équipements dédiés à la pratique des métiers à grande hauteur.
Jan Naets, co-fondateur de la compagnie et directeur technique, n’a de cesse avec son équipe de développer et concevoir de nouveaux systèmes d’accroche en détournant des outils et équipements conçus pour le monde nautique ou de l’escalade. Ils défrichent et documentent un métier de niche, celui de highliner, tout en créant des équipements spécialisés.
La highline est à cheval entre les métiers de cordistes, de riggers et de secours sur cordes, obligeant ces équipes techniques à inventer leurs propres normes pour sécuriser et concevoir de telles prouesses de montage. À cette fin, Jan contribue au groupe de réflexion et de formation Rope ‘n Web qui rassemble des experts de ces disciplines afin de mutualiser les connaissances et les équipements spécifiques.
Basinga travaille aussi à la recherche et au développement de nouveaux équipements en collaboration avec des entreprises spécialisées comme Harken (nautique) ou Petzl (escalade). C’est en développant ce type de partenariat que la compagnie a innové dans l’équipement funambule. Par exemple, avec l’entreprise Cousin Trestec, et le soutien du Centre National des Arts du Cirque, nous avons conçu un fil de nylon tressé d’une certaine manière, gardant ainsi la souplesse nécessaire à la marche funambule sur de longues distances.
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Katrin Wolf, qui possède une double compétence en tant que circassienne et choréologue, travaille sur un projet visant à créer un outil de transcription spécifique aux arts du cirque en utilisant la notation Benesh. Son principal objectif est de développer une méthode de notation du mouvement adaptée aux disciplines du cirque.
Tatiana-Mosio Bongonga, initiée à la notation Benesh, compte développer cette écriture pour le funambule afin de pouvoir archiver mais aussi transmettre ou permettre de se réapproprier les enchaînements d’une performance.
En savoir plus sur la notation Benesh